La biométrie n'est pas une technologie nouvelle. Nous avons tous été familiarisés à son existence grâce au cinéma et à la télévision dès les années 80 , mais elle est présente depuis longtemps dans de nombreux secteurs où la sécurité est un facteur primordial. Avec la popularisation de ces techniques et l'ubiquité d'internet, de grandes entreprises de l'informatique ont déjà mis en pratique l'usage de la biométrie pour sécuriser les moyens de paiement et les accès aux comptes internet.
Les problèmes liés aux mots de passe et aux codes secrets
L'argent virtuel est plus pratique d'emploi que son ancêtre en papier ou en métal précieux, c'est un fait. Mais est-il plus sûr d'emploi ? Une carte bleue ou un porte-monnaie électronique peut se voler, un code secret se pirater. En outre, les codes personnels s'oublient et les cartes se bloquent après trois erreurs. Parallèlement, les vols d'identité numérique et les piratages de comptes internet se multiplient. Une proportion très faible d'internautes utilisent des mots de passe sûrs, difficiles à « craquer » (c'est à dire à pirater) ou à deviner et la double authentification de plus en plus commune (un système qui vérifie que l'utilisateur est bien qui il prétend être en lui envoyant un SMS) ne suffit pas toujours à sécuriser les comptes.
L'ère de la sécurisation par empreinte digitale ?
Les géants de l'internet planchent depuis longtemps sur des moyens de sécuriser les moyens de paiement et les comptes en ligne. La technologie NFC (near field communication, c'est à dire « communication à champ proche ») qu'on retrouve notamment sur les appareils équipés du système d'exploitation Android de Google, permettent le paiement via smartphone. Microsoft inclura dans la mise à jour 8.1 de Windows un système de reconnaissance d'empreintes digitales qui permettra de s'identifier pour démarrer son ordinateur ou sa tablette.
Mais la biométrie est également présente hors de la sphère internet. En effet, dans des magasins comme Auchan à La Couronne, près d'Angoulême, un système de paiement vérifié par empreintes digitales est actuellement en test. Les essais sont sporadiques et la communication très succincte, mais il semble d'après les premiers rapports que le consommateur lambda rechigne à utiliser cette forme de technologie pour simplifier et sécuriser leur expérience d'achat.
La vie privée en question
Peut-être la présentation de ses empreintes digitales souffre-t-elle d'une mauvaise image ? On pense non seulement aux images datées des séries télé des années 80 mais aussi à l'identification dans les postes de police. Le succès très relatif de ces tests récents peut également s'expliquer par les inquiétudes concernant le respect de la vie privée. À une époque où la population se rend compte à quel point elle est sans cesse filmée, suivie, classifiée par Internet et par les caméras de sécurité, l'idée de laisser ses empreintes digitales dans la base de données d'un commerçant n'est pas très rassurante. Mais nous l'avons vu pour d'autres technologies tout aussi envahissantes, les avantages immédiats l'emportent souvent sur des préoccupations théoriques.